Maison de retraite Bordeaux Bagatelle

À Bagatelle : cent ans d’amitiés franco-américaines.

09 novembre 2017

Plus de 400 personnes étaient rassemblées lundi 18 septembre dans les jardins de la Maison de Santé Protestante de Bordeaux (MSPB) – Bagatelle. Personnalités américaines et françaises, militaires et civils, professionnels et étudiants, protestants, salariés, anciennes élèves, amis… pour commémorer les liens entre l’école d’infirmières Florence Nightingale et les associations de nurses américaines. Une manifestation venue de la suggestion de l’aumônerie aux Armées de la Fédération Protestante.

En 1917 les Américains entraient dans la Grande Guerre. Plus de 20000 infirmières américaines, ou nurses, furent mobilisées ; plusieurs centaines moururent en service commandé, principalement de maladies infectieuses comme la redoutable « grippe espagnole ». Depuis le début des années 1900, le Dr Anna Hamilton, directrice de la MSPB, était en lien avec les principales responsables des nurses américaines. Elles forgeaient ensemble une réflexion et une pratique modernes des soins infirmiers. Cette amitié fut le terreau de la construction, en 1921, d’un imposant foyer des élèves « gardes-malade », grâce aux dons collectés par les associations de nurses dans tous les États américains. Le bâtiment de trois étages abrite aujourd’hui encore l’école d’infirmières ainsi que d’autres formations sous l’appellation « Institut de Formation Florence Nightingale Bagatelle ».

« Françaises et Américaines ont forgé ensemble une réflexion et une pratique modernes des soins infirmiers. »

Un mémorial

Il fut constitué en mémorial pour les nurses américaines mortes pendant la guerre. Un mémorial vivant, qui voulait promouvoir « une préparation toujours meilleure des gardes-malade pour le bien de la France et de l’humanité. » Sous la présidence de Gabriel Marly, président de la MSPB, et de Nathalie Laurent, directrice de l’Institut de Formation, les cérémonies furent à la fois solennelles et vivantes, émouvantes et constructrices de liens. Trois responsables de l’Association des Nurses Américaines (ANA) s’étaient déplacées et revisitaient avec grand intérêt ces liens anciens. Une garde au drapeau américaine accompagnait la présence d’un haut responsable de l’Ambassade des États-Unis. Côté français, outre des représentants politiques et « bagatelliens », on comptait plusieurs groupes militaires, dont une délégation de l’Hôpital d’Instruction des Armées Robert Picqué engagé dans un rapprochement institutionnel avec la Fondation Bagatelle. Des plaques furent dévoilées, comportant le nom de 278 nurses honorées par le mémorial.

Des valeurs communes

Les étudiants assistaient nombreux, interprétant plusieurs gospels. Dans la soirée, ils offrirent des saynètes évoquant des moments significatifs de l’histoire de l’école dans les années 1920. C’est à eux que Marsha Fowler, nurse déléguée par l’ANA, professeur d’éthique et de spiritualité à l’Azusa Pacific University, s’adressa en ces termes : « Nous rendons hommage à nos infirmières, héroïnes de leur dévouement. Mais ce qui est le plus important, c’est l’honneur que vous leur rendez chaque jour, lorsque vous vous investissez pleinement dans l’apprentissage et l’exercice de la profession d’infirmières dans laquelle elles sont mortes ». Nathalie Laurent, quant à elle, rappelait les valeurs communes aux nurses américaines et à l’école : « une formation humaniste où le patient reste au centre des préoccupations des soignants, quel que soient ses origines et son contexte de vie, assurant les mêmes soins aux personnes les plus démunies. »

Eric de Bonnechose.

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