Concours "I have a dream"

Ce matin-là

30 novembre 2018

Pour préparer ce dossier, votre journal a lancé un concours national sur le thème I have a dream, célèbre discours prononcé par Martin Luther King. Voici un des textes retenus.

Ce matin-là je me suis réveillé de bonne heure, il faisait encore nuit, nous étions dans la période précédant les jeux olympiques d’hiver 2018. Je me suis mis à penser à ces deux pays frères qui étaient en guerre. Comment deux États peuplés de gens de même langue et même culture peuvent-ils être dans une situation de haine aussi intense ?

Ce que j’en percevais venait de la diffusion de la situation qui était faite par les moyens des médias, relatant la possible intervention des grandes puissances de la planète. J’y voyais une troisième guerre mondiale où les pays tiers soutenaient les uns le Nord de la péninsule, et les autres le Sud pour en arriver à se battre entre eux.

(© Ben_Kerckx/pixabay)

 

N’était-ce pas là la situation de notre société où les hommes et les femmes n’arrivent plus à se comprendre, à s’admettre les uns les autres, tout simplement à écouter l’autre, à faire abstraction de leurs propres désirs s’ils doivent nuire, à aider le plus faible, que sais-je encore ?

Le noir n’était pas seulement la nuit du dehors, non, il était aussi dans mon for intérieur. Comme l’on dit : je broyais du noir. Une petite lumière brillait cependant. C’était la venue en Corée du Sud, à l’occasion des jeux olympiques, de la sœur du dirigeant de la Corée du Nord. Je me suis dit que cette femme pouvait bien être une messagère de paix. Le seul geste de faire ce déplacement en était un signe, surtout à ce moment où la tension était à son paroxysme.

Et je me suis mis à rêver que les deux peuples allaient se revoir, qu’ils allaient redevenir frères s’aimant, que c’en serait fini des menaces de guerre, que les autres pays n’auraient plus de cause d’entrer en conflit. J’ai rêvé que l’amour divin allait triompher, que c’était plus fort que tout, une force que l’être humain ne comprend pas, qui le dépasse, qui est hors de son entendement, qui n’entre pas dans les cordes de la science, qui est insaisissable.

Je me suis réveillé une seconde fois, le ciel était bleu, le soleil brillait, et je me suis dit que ce serait un beau jour.

Jacques-Alexandre ROY,
Région Ouest

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