De Luther au Désert

01 septembre 2017

Comme chaque année, l’Assemblée du Désert se tiendra le premier dimanche de septembre à Mialet. Cette année cependant, 500 ans de la Réforme oblige, le rapport entre les camisards et Luther n’est pas si simple. Le texte introductif à la journée pose le débat.

Pour les protestants français, depuis la fin du XVIe siècle, Martin Luther est resté une figure ambiguë, tout à la fois étrangère à leur histoire et tutélaire. N’est-il pas d’abord le réformateur allemand, fondateur des Églises « luthériennes », alors que les Églises réformées sont héritières du français Jean Calvin ? Cependant, quand la Réforme était attaquée par les controversistes, les huguenots ont pris la défense de Luther. Après la Révocation, Claude Brousson et d’autres ont appelé au secours les « frères » luthériens. Si la scène peinte par Puvis de Chavannes en 1851 – Jean Cavalier jouant le choral de Luther devant sa mère mourante – relève de la légende romantique des camisards, elle reflète la construction au XIXe siècle d’une histoire des protestants français au sein de la grande histoire de la Réforme née de Luther. Le cantique de Luther – C’est un rempart que notre Dieu – introduit à cette époque en France dans le répertoire des cantiques des Églises protestantes, a d’ailleurs contribué à fabriquer une mémoire protestante commune.

Le dimanche 3 septembre, le culte à 10h30 sera présidé par Jean-François Breyne, pasteur de l’Église protestante unie de France, paroisse luthérienne Saint-Jean à Paris. L’après-midi, on entendra les allocutions historiques des professeurs Marc Lienhard, de l’Université de Strasbourg, et Thomas Maissen, directeur de l’Institut historique allemand de Paris. Le message final sera donné par le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France 

Frédéric Genty

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