Livre

Docteur Adélaïde Hautval dite « Haïdi », 1906-1988 - Des camps du Loiret à Auschwitz et à Ravensbrück

01 septembre 2018

Maryvonne Braunschweig et Georges Hauptmann - Cercle d’étude de la déportation et de la Shoah – 2016, 238 p., 20 €

Ce « petit cahier » est tout, mais pas petit. Les deux auteurs ont collecté documents et témoignages, mais ils ont également su dérouler le fil d’un récit qui englobe une période centrale de la vie de cette résistante protestante.

  Elle devient résistante quand elle découvre la condition des détenus et déportés juifs dans la maison d’arrêt de Bourges. Son contexte familial l’avait préparée à cette prise de conscience. Son père, le pasteur Haas, en poste au « Hochwald » en Alsace, adopte le nom usuel français Hautval pour protester contre la mainmise de l’Allemagne sur l’Alsace. À la prison, elle portera l’étoile jaune sans être juive. 
En tant que médecin, elle gérait avec son frère un lieu de soins pour enfants en situation de handicap lorsque la guerre éclate.

Envoyée dans les camps d’extermination, elle résiste à la pression de participer aux expérimentations de Mengele et de ses collègues ; elle use de son statut de médecin pour protéger un certain nombre de malades.
Adélaïde est également musicienne. Elle joue du piano, et tiendra, à son retour en France, l’harmonium pendant des années. La musique est une véritable source de résistance pour elle.
Quelques années après la libération des camps, elle en sera une des témoins. Elle est honorée comme Juste parmi les Nations. Il est cependant dommage que cette femme intègre soit si peu connue en France.

Angelika Krause

Commentaires