Vie de l'Eglise

Emmanuelle Seyboldt, présidente de l’ÉPUdF. Parcours

12 octobre 2017

Pasteure depuis 1994, Emmanuelle Seyboldt est élue présidente du Conseil national de l’Église protestante unie de France, le 26 mai 2017.

 

Emmanuelle Carrière est née en 1970 à Lunel (34). Son père a transmis sa passion de la musique à ses quatre enfants : les trois frères et sœurs d’Emmanuelle sont musiciens professionnels. Elle-même apprend le piano, la direction de chœur, le chant et l’alto, aussi pour le plaisir de l’orchestre.

Raison d’être

C’est dans l’Église réformée de Saint-Etienne qu’elle grandit : catéchisme, groupe de jeunes, chorales. Elle accompagne à l’orgue les cultes. Elle y reçoit très jeune la conviction que l’Évangile est la raison d’être de son existence. Elle suit sa formation théologique à l’Institut protestant de théologie de 1989 à 1994, d’abord à Paris puis à Montpellier. En 1994, elle est reconnue comme pasteure de l’Église réformée de France. Elle multiplie les ministère : la vallée de l’Eyrieux, Châtellerault, l’aumônerie du CHU de Poitiers, le service national de catéchèse de l’Église réformée de France, en 2007, pendant 5 ans et, simultanément, la rédaction du journal régional Échanges de la région Provence-Alpes-Corse-Côte d’Azur. Elle participera à la création de l’association de la Presse régionale protestante dont elle sera présidente de 2014 à 2016.

Emmanuelle Seyboldt, Présidente de l'EPUdF@EPUdF

Dialogue d’ouverture

En 2013, elle est pasteure à Besançon, tout en assurant la présidence du conseil régional de la région Est de l’Église réformée de France, fonction qu’elle occupera jusqu’en 2014. À la création de la région unie Est-Montbéliard, elle devient vice-présidente du conseil régional jusqu’en 2016. Elle est mère de quatre enfants et mariée en 2006 à Andreas Seyboldt, pasteur d’origine allemande, et lui-même père de trois enfants. La musique compte toujours beaucoup dans sa vie. Mais la lecture est également importante tout comme les plaisirs de la table, surtout préparés par son époux, et les sorties au cinéma avec les enfants. Très marquée par la lecture de Paul Tillich, théologien du dialogue avec la culture et la philosophie et du dialogue avec les religions non-chrétiennes, elle trouve aujourd’hui son ressourcement auprès des théologiennes actuelles, notamment Lytta Basset et Marion Muller-Colard.

Service communication EPUdF.

En savoir plus

Enjeux d’une nomination

Le 27 mai dernier, le Synode national de Lille a élu présidente de son Conseil national la pasteure Emmanuelle Seyboldt. C’est une première.

L’Église protestante unie de France (EPUdF) accepte les femmes au rôle de pasteur depuis une soixantaine d’années, et plus d’un tiers des pasteurs sont des femmes. Depuis environ 15 ans, des femmes sont présidentes de région ou inspecteurs ecclésiastiques, donc l’élection d’une femme comme présidente s’inscrit dans cette dynamique. Cela ne heurte personne, certains en sont même fiers. Pourtant, dans le paysage religieux français, c’est une exception !

On peut légitimement se demander pourquoi. Dans le christianisme, cela pourrait pourtant être différent car une lecture attentive de la Bible nous fait découvrir des femmes qui se battent pour la vie, pour leur foi. Et si, finalement, la mise à l’écart des femmes dans le christianisme primitif était avant tout un problème de pouvoir, et non le résultat d’un enracinement évangélique ? Dans une civilisation patriarcale, les Églises ont reproduit le mode d’exercice du pouvoir de la culture dominante. Alors, oui, cette élection est une bonne nouvelle ! L’Église se rappelle que l’Évangile appelle à combattre les fléaux sociaux, et la mise au ban des femmes en fait partie. Une bonne nouvelle pour les religions, qui peuvent ainsi s’opposer à la vision négative qu’elles véhiculent. Une bonne nouvelle pour la société, car lorsqu’on attaque le droit des femmes, c’est le reflet d’un monde dans lequel tous les droits de l’homme sont bafoués.

Florence Blondon,
Pasteure à Paris Etoile.

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