Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Rencontre avec

Jean-François Breyne, président du conseil régional de Cévennes-Languedoc-Roussillon

27 mars 2025

Nous vous invitons à partir à la rencontre des présidents de conseil régional et des inspecteurs ecclésiastiques de l'Église protestante unie de France. Et nous commençons dans le Sud avec le pasteur Jean-François Breyne, président du conseil régional de Cévennes-Languedoc-Roussillon.

Jean-François Breyne, président du conseil régional de Cévennes – Languedoc – Roussillon
Jean-François Breyne, président
du conseil régional de Cévennes –
Languedoc – Roussillon

 

Jean-François, quel est ton parcours avant ta prise de fonction à la présidence en CLR ?

Mon parcours est celui d’un pasteur plutôt très classique pour quelqu’un de ma génération.

Après un lycée agricole, option sylviculture et travaux forestiers (eh oui, adolescent je voulais être garde forestier), je me suis senti appelé au ministère pastoral. J’ai d’abord résisté, les études me faisaient peur, mais l’appel a été plus fort que mes craintes. Après un début de ministère dans l’Église évangélique luthérienne comme diacre, responsable jeunesse et aumônier hospitalier, puis une expérience paroissiale dans le Luberon, cette fois dans l’Église réformée de France, je termine mon cursus universitaire à Montpellier. Je suis alors nommé pasteur dans les Cévennes viganaises, avant d’arriver à Nîmes pour 14 ans, puis à Paris, dans la paroisse luthérienne Saint-Jean, avant de revenir dans le Gard, à Vergèze.

C’est là qu’un soir mon téléphone sonne et que le président de la Commission des nominations mandatée par le conseil régional me dit qu’ils ont pensé à moi pour succéder au pasteur Jean-Pierre Julian. J’ai d’abord éclaté de rire, pensant que c’était une blague. Mais non ! Après un temps de réflexion et beaucoup de discussion, notamment avec Laurence mon épouse, j’ai accepté. Avec craintes et tremblements, et ce n’est pas seulement une formule de style. Mais simplement pour, cette fois encore, répondre à un appel.

 

‎Comment envisages-tu ce nouveau ministère (relationnel avec les pasteurs, travail avec le CR, avec les autres salariés de la région…) ?

C’est en effet un tout nouveau ministère, en fait très différent de celui auquel j’ai été habitué pendant près de 30 ans. Tout est à apprendre, à découvrir, à apprivoiser, alors que les attentes sont très fortes. Bien que connaissant relativement bien notre Église, ayant été vice-président de deux conseils régionaux et pendant quatre ans du Conseil national, c’est pourtant une tout autre place, à l’articulation entre les Églises locales et les autres régions, entre les CP et les collègues, entre les salariés laïcs et l’union nationale. Se télescopent les questions immobilières et financières, les questions juridiques et administratives. Et puis la question du pourvoi des postes, celle de la gestion des conflits, celle de l’animation jeunesse, de l’information et de la communication, de l’organisation des synodes, des pastorales, etc. La région CLR comme toutes les régions de « terroirs protestants » est appelée à un grand chantier de réorganisation, afin de pouvoir toujours mieux s’ajuster à nos réalités nouvelles. Avec toujours un seul but, une seule mission : annoncer et vivre l’Évangile de Jésus-Christ. C’est passionnant, extrêmement enrichissant, mais aussi épuisant, je l’avoue !

Une chose m’attriste également parfois : le chacun pour soi. Il me semble que nous avons un peu perdu le sens du lien synodal ou, pour le dire autrement, le sens de l’Église comme communion. Non, nous ne sommes pas « Église tout seul », mais ensemble, dans cette réalité invisible qu’est le corps du Christ. Il nous faut, je crois, redécouvrir cela.

 

Comment se ressource un président de région ?

Je ne sais pas comment les autres font, mais pour ce qui me concerne, dans le partage fraternel, mais aussi dans une discipline de prière quotidienne, par des séjours dès que possible de quelques jours dans une communauté amie, la présence de Laurence et grâce à l’incroyable vitalité de mes derniers petits-enfants, de 2 ans et demi et 4 ans !

Propos recueillis par Nicole Roulland-Rupp
Magazine Réveil

Commentaires