Edito

L’Église anglicane

01 octobre 2021

Il y a cinq cents ans, en 1521, le pape Léon X accordait à Henri VIII Tudor le titre de « Défenseur de la Foi » que garderont jusqu’à nos jours ses successeurs dans leur titulature. Ce roi fut en effet l’auteur d’une « Defense of the Seven Sacraments », traité écrit en réaction contre les 95 thèses de Luther. Neuf ans plus tard, c’était la rupture entre la couronne d’Angleterre et la Papauté, d’où la naissance d’une église autonome, qui fluctuera dans les premiers temps en fonction de ses souverains entre catholicisme non-romain et protestantisme. De cette histoire si particulière est née une Église où cohabitent plusieurs tendances se classant en « High Church » (anglo-catholicisme), « Low Church », et « Broad Church ».

Lors de rencontres en Angleterre avec diverses dénominations chrétiennes, j’avais été frappé par ces différentes sensibilités de l’anglicanisme, observables notamment dans la liturgie : vêpres quotidiennes chantées dans les cathédrales par un chœur d’enfants et de jeunes gens d’une grande qualité musicale, service très proche de nos cultes réformés dans certaines églises locales. J’y ai vu, avant même la constitution de notre Église protestante unie en 2013, un modèle intéressant  de cohabitation dans la même institution de formes diverses pour témoigner de la même Foi. Toutefois, ce modèle peut avoir ses limites quand il favorise les cloisonnements et les conservatismes étroits : le risque reste entier quand on favorise la forme au détriment du fond, la lettre au détriment de l’esprit, la conservation de l’institution au détriment de l’annonce de la Bonne Nouvelle de Christ.

Bernard Tournier
Comité de rédaction

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