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BD

Le festival d’Angoulême, Edition 2021

31 décembre 2020

Khalat, Giulia Pex, éd. Presque lune, 20 €.

Les oiseaux ne se retournent pas, Nadia Nakhlé, éd. Delcourt, 25,50 €.

 

Il n’aura pas lieu pour raison sanitaire, mais les jurys n’ont pas arrêté leurs lectures et ont voté.

Le jury œcuménique - valeurs humaines de la BD d’Angoulême a eu du mal à départager deux bandes dessinées finalistes, sur le même thème d’actualité : la migration du Moyen -Orient en Europe. Les oiseaux ne se retournent pas et Khalat ont le même profil d’héroïne : une jeune fille, victime de la guerre et l’obscurantisme de sa terre d’origine, cherche à fuir la mort qui la menace.

La lauréate, Khalat, une BD italienne est d’un réalisme impressionnant. Il n’y a aucun militantisme, juste le témoignage d’une étudiante qui se sacrifie pour sa famille, dont la vie et les rêves sont brisés par la guerre en Syrie. Le scenario est très factuel et chronologique. Quant au dessin, original, ses lignes nettes au crayon rendent avec pudeur les sentiments qui traversent de l’héroïne.

A l’inverse, Les oiseaux ne se retournent pas est un ouvrage poétique et allégorique, où le jury a vu : pardon et espérance.

Son dessin en noir et blanc est agrémenté de calligraphie orientale et de touches de couleurs vives, comme des oiseaux au plumage coloré qui tournoient pour trouver leur chemin vers un ciel plus clément. La violence sourde y est suggérée, mais on y entendrait presque la musique du oud ; à moins que ce ne soit le chant des oiseaux.

Nadia Savin
Présidente CP à Bayonne Biarritz

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