Théologie

Réflexion salutaire sur les relations Blancs-Noirs

01 avril 2021

James H. Cone - La théologie noire américaine de la libération. De Martin Luther King au mouvement Black Lives Matter,

Henry Mottu, éditions Olivétan, 2020, 155 p. ,14 €.

Consacré au professeur James H. Cone de l’Union Theological Seminary, le livre de Henry Mottu commence par une courte biographie. L’auteur recense ensuite les grands précurseurs de Cone, dont Martin Luther King et Malcolm X. Le premier, apôtre de la non-violence, savait « haranguer ses troupes » sans terrifier les Blancs alors que le second prônait une révolte violente.

Le troisième chapitre est consacré au livre fondateur de Cone pour la théologie noire américaine, Black Theology and Black Power (Théologie noire et pouvoir des Noirs), écrit après l’assassinat de Martin Luther King. Cone y met en question le statut de maîtres des Blancs et prône une théologie dont le but est d’appliquer la puissance libératrice de l’évangile au peuple noir sous l’oppression des Blancs.

L’auteur analyse aussi les autres ouvrages de Cone :

- Dans The Spirituals and the Blues: An Interpretation (Les Negro Spirituals et le Blues : une interprétation), Cone cherche à comprendre ce que ces chants enseignent sur la philosophie et la théologie des Noirs. Les blues émanent de la vie quotidienne et sont une interprétation non religieuse de la condition d’exil.

- Dans The Cross and the Lynching Tree (La Croix et l’Arbre à lyncher), Cone voit « une répétition de la crucifixion en notre temps ». Pour lui, il faut rendre les Noirs capables de prendre le pouvoir en les rendant conscients de leur pouvoir.

Le livre s’achève sur deux chapitres traitant des critiques adressées à Cone par d’autres théologiens noirs. Henry Mottu souligne principalement l’absence de prise en compte du rapport entre blackness (être noir) et sameness (être pareil). Tous les hommes ont le même Père, ils sont à l’image de Dieu. Le racisme défigure cette image.

Théologie de la protestation et non pas de l’intégration ou de l’assimilation, ni du séparatisme, « la théologie de Cone est une théologie de l’authenticité ».

Henry Mottu, théologien, a bien connu James H. Cone à l’Union Theological Seminary de New York et a été témoin de ces débats animés.

Anne Sanchez
paroissienne à Toulouse

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