Dossier du mois

Un jalon vers l'engagement

28 mai 2019

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Le Grand Kiff est-il l’événement fondateur d’un engagement ecclésial ? « Oui, écrivait alors Rebecca impressionnée lors de la seconde édition par la dimension spirituelle de l’événement. C’est à la fois beau et effrayant de se dire qu’une fois rentrés chez nous, c’est à nous de partager cette force et cette énergie. »

 Mais si les cœurs sont marqués, difficile cependant de parler d’une transformation soudaine. Il vaudrait mieux faire état de cheminements, d’histoires débutées au sein d’une famille, d’une paroisse - école biblique, catéchisme, week-ends consistoriaux, rassemblements jeunesse - ouvrant vers une nouvelle étape. Envoyée au Congo-Brazzaville par le Défap, Salomé souligne cet itinéraire prévisible et imprévisible, agréable et nomade, renouvelé par les rencontres, « j’ai toujours refusé d’utiliser le terme de partir en mission. J’ai préféré continuer ma route vers une nouvelle destination : il ne s’agissait pas de quitter quelque part, mais d’aller découvrir autre chose ».

Actuellement en année diaconale en Belgique, Jérémie a lui aussi été marqué par un faisceau d’événements : « Rencontrer d’autres jeunes engagés dans l’Église m’a donné envie de m’impliquer à mon tour, reconnaît-il. Leurs champs d’activités étaient multiples, groupes de jeunes, participation musicale au cours des cultes, équipe jeunesse régionale, volontaire pendant une année à Taizé, jeunes en année diaconale rencontrés lors du Grand Kiff… Ils m’ont permis de réaliser que je pouvais trouver un engagement à mon niveau. » Sorte d’année sabbatique après la fin de ses études, cette période lui permet de rencontrer quantité de personnes, d’exploiter ses talents, tant au niveau des jeunes que des personnes âgées. En un mot, « il est gratifiant de se sentir utile ».

Et se sentir utile

De son côté, Coralie se réjouit : « Les rassemblements sont indéniablement un plus pour la dynamique jeunesse, ils motivent, redonnent du courage à ceux qui se sentent seuls dans leur paroisse. Les jeunes semblent très touchés par le fait de pouvoir parler si librement de leur foi loin de notre laïcité française si marquée. » Pour elle aussi, ses engagements se sont inscrits dans la continuité de ce qu’elle avait vécu au sein de la paroisse et du scoutisme unioniste. Après avoir beaucoup reçu durant toute son enfance et son adolescence, elle a eu à cœur de se mobiliser à son tour pour continuer la transmission, rendre la pareille de ce qu’on lui avait apporté et qu’elle avait beaucoup apprécié. Elle s’est investie localement dans le cadre de l’Église, régionalement avec l’équipe jeunesse de Centre-Alpes-Rhône et les Éclaireuses et éclaireurs unionistes de France. Puis, avec son mari, elle a eu envie de s’impliquer dans un projet plus universel. Ils sont ainsi tous deux partis pour Madagascar durant l’année scolaire 2017-2018 sous l’égide du Défap.

Alors que la question de l’engagement se heurte à la peur de ne pas savoir faire, de ne pas avoir de temps, d’être trop pris par les études, tous témoignent des bienfaits de leurs expériences. Elles sont forgé leur personnalité, leur ont permis d’acquérir des compétences. Les Grand Kiff en ont marqué un jalon. Pour la suite, ils espèrent d’autres camps, des liens plus étroits entre Église et EEUdF, d’autres volontaires et pour Coralie, « un investissement des jeunes dans la louange et la musique, même s’ils bousculent un peu les habitudes ! »

© EPUdF/LGK

Un exemple de regard des jeunes : la remise du grand prix du meilleur film, lors de la nuit du cinéma 2016

 

Les rassemblements sont indéniablement un plus pour la dynamique jeunesse, ils motivent, redonnent du courage à ceux qui se sentent seuls dans leur paroisse

 

 

Éric Trocmé

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