Véritable puissance de Dieu

20 septembre 2019

« Ma grâce est tout ce dont tu as besoin, car ma puissance manifeste pleinement ses effets quand tu es faible. » (2 Corinthiens 12.9)

Paul est bien connu des protestants. C’est en le relisant que Luther repense le christianisme médiéval. Mais Paul est avant tout l’humain qui désespère de bien faire, qui retrouve la vue et qui souffre. L’humain qui se bat contre l’envie irrésistible d’être quelqu’un, de se « faire un nom », d’être juste devant Dieu par lui-même. Cette quête religieuse l’a conduit à devenir un adversaire du Dieu de Jésus-Christ dont il ne voyait pas qu’il était le Dieu de ses Pères. L’humain d’une rencontre, laquelle a converti sa compréhension de lui-même en lui révélant l’autre, le Dieu qu’il adorait depuis toujours. Paul découvre ainsi que Dieu se révèle dans la faiblesse, dans la misère ou dans l’épreuve. C’est de là qu’il tirera sa gloire.

L’humain à l’écharde

Maintes pages ont été écrites sur cette « écharde » de l’apôtre. Maladie physique, psychologique, échec dans sa mission vers Israël ? Rien n’est sûr ! Il a prêché, à Corinthe comme ailleurs, le salut gratuit et insensé apporté par le Christ, mais les Corinthiens cultivent les œuvres chrétiennes qu’ils croyaient les plus sublimes et voilà que les Corinthiens lui demandent maintenant des preuves écrites de son apostolat, des certificats d’authenticité de sa foi, l’attestation de son autorité ! Car ils trouvent que l’apôtre est déficient en bien des domaines.

Paul renverse alors le tout et manifeste l’Évangile du Dieu crucifié : c’est dans ta faiblesse d’homme que se révèle la véritable puissance de Dieu.

 

Sola Gratia

Nous sommes toujours tentés par les mêmes démons que Paul : nous pourrions, nous aussi, rappeler les actes ou les paroles qui ont jalonné notre vie, professionnelle ou familiale. Ils sont autant de signes que ce que nous avons fait ou dit n’a pas été inutile… Et cependant, ce n’est pas là que se donne à connaître l’Évangile. Non. La puissance de cette Bonne nouvelle révèle sa pleine mesure dans nos échecs, nos peines, nos erreurs. Car alors, la Sola Gratia du Christ est notre salut. N’en déplaise aux prédicateurs d’un christianisme triomphant : il est à craindre qu’ils doivent compter sur leurs œuvres !

Thomas Reist
pasteur à Alençon

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