Avec lenteur

Vivre et se reposer

01 juillet 2019

À l’opposé de l’actuelle culture de la rapidité (TGV, autoroute, 5 G…) se développe une culture qui donne le temps à la vie. Elle se déploie dans l’utilisation de techniques de vie plus sobres (les low-tech) et a une conséquence directe sur les vacances : le recours à la marche ou au vélo plutôt qu’à l’avion et la voiture !

 

Dans le cadre des vacances, la vie lente (slow life) choisit de fuir le consumérisme qui conduit les touristes à s’agglutiner sur les mêmes plages pendant les mêmes mois et aux mêmes heures. Il s’agit de privilégier la rencontre. Les personnes qui font ce choix refusent de passer par des agences qui planifieraient tout, au profit de l’imprévu. Jonathan Roblin, en Dordogne, a vécu cette expérience.

 

Accepter l’inconnu

« Au moment même où j’avais planifié de partir en Europe à vélo, défini mes étapes, mes lieux de passages, il m’a été proposé de vivre une aventure sur un bateau. J’ai accepté cet inconnu qui s’offrait à moi. Ce n’étaient pas des vacances au sens d’une rupture avec le travail, mais c’était une césure dans ma vie. Une manière de voir autre chose. L’envie d’être dépaysé, de voir le monde autrement ou, plutôt, comme il est et là où il est. » Arrivé en Turquie, Jonathan et un de ses amis décident de faire du tourisme autrement, en Turquie, mais surtout en Bulgarie. Ils se déplacent en stop et vont à la rencontre des gens.

Le voyage, la rencontre et le partage, l’essentiel des vacances

(© Pierre-Luc Scripiec)

 

Vivre autrement

Ils découvrent ainsi des personnes chaleureuses et accueillantes : « Les gens venaient spontanément nous aider. Ils partageaient facilement leur nourriture avec nous. Avec des jeunes de mon âge qui connaissaient des difficultés financières, nous jouions de la musique dans la rue. Certains étaient étudiants, d’autres vivaient chez leurs parents, mais devaient s’assumer. Ailleurs, j’ai croisé de jeunes militants. Au final, par ces “vacances” j’ai appris à vivre autrement. Je me suis rendu compte que ce n’est pas le matériel qui est important, que ce n’est pas en programmant des choses que les choses adviennent. J’avais juste un sac à dos et cela ne m’empêchait pas de faire des rencontres : la vie quoi ! Je voyageais pour cela. N’ayant rien, je n’avais rien à perdre et ne pouvais que gagner… autrement : par la découverte et la rencontre de l’autre. »

Christophe Jacon
journal Ensemble

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