Agnès Kauffmann
Pour elle, ce sont toutes les générations ensemble qui participent à la marche du monde…
Si je m’engage au service de l’Évangile, c’est pour les mêmes raisons que des personnes de tout âge. Le message de l’Évangile est pertinent aujourd’hui comme il l’a été et il le sera. Notre problème, c’est peut-être que nous avons des difficultés à le rendre audible et compréhensible autour de nous, et donc que nous ne savons pas comment le partager. Je suis stagiaire dans la perspective d’un ministère pastoral et parmi les étudiants que j’ai rencontrés durant mon cursus universitaire, beaucoup ne viennent pas du milieu protestant. Nous avons un message et une spécificité qui est porteuse pour aujourd’hui, arrêtons de douter de la pertinence de l’Évangile.
Est-ce que l’engagement des jeunes bouleverse la marche du monde ? Je pense surtout que l’engagement des jeunes est nécessaire à la marche du monde. Les jeunes entrent dans la vie en s’engageant au sein de sphères de plus en plus larges. Si ce n’était pas le cas, le monde ne pourrait pas fonctionner. Il est donc nécessaire de laisser une place aux plus jeunes, de les prendre au sérieux, tout en leur donnant la largesse de l’apprentissage.
Pour moi, ce qui bouleverse la marche du monde, c’est ce qu’il se produit quand toutes les générations confondues parviennent à s’écouter, à échanger et à s’enrichir mutuellement. Mais nous ne trouvons ce mélange que rarement dans notre société. Or, la force de l’Église, c’est d’être ce lieu de transversalité, d’être une famille qui offre une place et un rôle à chacun. Alors non, ce n’est pas l’engagement des jeunes qui bouleverse la marche du monde, c’est notre fraternité, notre écoute et notre amour mutuel au-delà des générations.