Edito

Images de Dieu

30 octobre 2020

Depuis de nombreuses années, le temple de mon Église locale est ouvert à une visite commentée lors des Journées du patrimoine. Et parmi les remarques des visiteurs, je remarque souvent celles portant sur la simplicité et l’absence de statues. Il m’est facile de répondre que les protestants ont suivis l’injonction du Décalogue (Ex 20:4) interdisant non seulement les représentations, mais également de se prosterner devant elles. Certes, cet iconoclasme s’est traduit par des violences lors des guerres de religion et la destruction d’authentiques œuvres d’art. Mais iconoclasme ne signifie pas pour autant qu’il faille négliger l’emploi pédagogique des images.

La disposition intérieure de nos temples, qui s’est imposée à la fin du xixe siècle, a centré le regard de l’assemblée sur des objets qui ne sont que des outils : présence d’une croix, d’une Bible ouverte. On en est revenu à une image figée, à une représentation d’un Dieu qui ne serait plus ni relation ni mouvement. De nos jours la tentation est grande d’égayer nos temples par de nouveaux symboles statiques. Or, quand nous sommes réunis en son nom, la présence du Seigneur au milieu de nous n’est pas dans un symbole ou un objet, mais bien dans les visages de chacun. En ces périodes de port du masque et de suppression de Sainte-Cène, comment, dans nos cultes, dans la disposition même de nos temples, reconnaître en chacun de nos sœurs et frères l’image de Dieu (Ge 1 : 26-27) que nous sommes chacun ?

Bernard Tournier
Comité de rédaction

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