Pâques

La résurrection

29 mars 2020

Christ est ressuscité ! Voilà la bonne nouvelle de Pâques. Cette bonne nouvelle est encore pour le temps présent : nous ressuscitons aujourd’hui avec le Christ.

On pense souvent que la résurrection débute avec cette affirmation de l’homme assis dans le tombeau qui dit aux femmes : « Ne vous effrayez pas, vous cherchez Jésus le Nazaréen, le crucifié ; il est ressuscité (il s’est réveillé), il n’est pas ici. » (Mc 16,6).

Il est vrai que cette résurrection-là, celle de Jésus, est le fondement de la foi chrétienne et que ses conséquences pour nous sont très importantes en termes de salut par grâce. Nous sommes sauvés par la mort - résurrection de Jésus, agneau de Dieu qui a porté le péché du monde.

Tout ce qui se passe à la suite de cette déclaration de la résurrection de Jésus est de l’ordre de la foi ; croire que Jésus est ressuscité, c’est croire que notre Dieu est un Dieu de vie et qu’à travers l’amour du Christ nous sommes au bénéfice de cet amour quelles que soient notre faiblesse et notre infidélité à Dieu.

C’est cela que nous fêtons le 12 avril, jour de Pâques, fête de la résurrection : nous croyons en un Dieu vivant !

Mais à Pâques, je crois que nous pouvons nous approprier le concept de résurrection en tant que véritable retour de la vie. Pas seulement dire : « Youpi, Christ est ressuscité ! », les morts ressuscitent, et regarder cela comme quelque chose d’un peu inaccessible et de mystérieux (cf. la difficulté des disciples à comprendre en Mc 9-10).

Dans la Bible, la résurrection ne concerne pas que Jésus. Il y a des tas de résurrections qui relèvent et réveillent des hommes et des femmes comme nous.

Effectivement, les verbes de la résurrection (egeiro et anistemi en grec) sont très présents dans le Nouveau Testament. Pas moins de deux cent quarante-sept fois (par exemple trente-cinq fois chez Marc). Mais ils ne sont quasiment jamais traduits par « ressusciter » ; car cette traduction est réservée à Jésus, ce qui peut nous laisser penser que nous sommes extérieurs à ce phénomène de retour à la vie ou d’accès à une nouvelle vie.

Or l’aveugle Bartimée (Mc 10, 49 et 50), l’homme à la main paralysée (Mc 3, 3), l’enfant possédé (Mc 9, 27), la fille de Jaïros (Mc 5, 42 et 45), Lévi (Mc 2, 14) et bien d’autres vivent une véritable résurrection. À la suite d’une rencontre avec Jésus, leur vie prend un nouveau  tournant : il leur est offert de vivre autrement, d’abandonner leur vécu antérieur et de commencer quelque chose de nouveau en compagnie du Christ. Nous sommes invités, comme toujours avec les récits bibliques et en faisant le chemin entre les personnages et nous, à comprendre que la résurrection s’applique à nos vies présentes.

L’apôtre Paul parle de la résurrection au présent ; pas la peine d’attendre la mort ! Cela confère au croyant une véritable confiance quant à son avenir, si par exemple le passé ou l’avant-hier est difficile. Retenons ceci : nous sommes dès aujourd’hui et toujours promis à un renouveau de vie, à ressusciter.

Vous avez ce verset dans l’Épître aux Colossiens qui illustre ce propos :

« Ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi réveillés (ressuscités) ensemble en lui, par la foi de l’action de Dieu, qui l’a réveillé (ressuscité) d’entre les morts. » (Col 2,12).

Pâques, qui est la fête de la résurrection, est le moment de reprendre espoir, de vivre pleinement l’espérance chrétienne de la résurrection au passé, au présent et au futur.

Joyeuses Pâques !

Corinne Gendreau

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