Olivier Renaud
Il a 26 ans. Il est parti deux ans au Sénégal pour travailler dans le cadre d’un volontariat international en entreprise.
Un nombre croissant de jeunes souhaite s’engager dans des activités cohérentes avec leurs valeurs. Lorsque l’on cherche un travail, la difficulté est de trouver l’opportunité qui concilie un nombre important de contraintes. Ai-je les compétences ? Quels seront mes tâches, mon salaire, l’ambiance ? En ajoutant l’idée de sens, la tâche devient encore plus délicate.
« J’ai eu la chance de vivre en Afrique pour cette mission de volontaire pendant deux ans. Je travaillais dans une société qui développe des infrastructures de grande ampleur sur ce continent, et plus particulièrement au Sénégal. Ses projets consistent à développer et gérer des centrales solaires mais aussi des infrastructures dans la mobilité. L’absence de réseaux routiers décents empêche les populations enclavées les plus défavorisées de rejoindre les villes pour aller à l’université et trouver un emploi.
Il est deux fois plus coûteux d’acheminer un conteneur d’Ouagadougou à Abidjan que de Shanghaï à Abidjan sur un parcours seize fois plus court. Développer les infrastructures pour mettre fin à ces anomalies permettra de soutenir l’industrie entre les deux villes, de créer de l’emploi, et aussi de réduire l’impact environnemental. Les centrales solaires, que ma société a développées et gère, fournissent une électricité moins chère et plus propre à presque 5 % de la population sénégalaise, soit 750 000 individus. L’impact est concret ! Et cet impact concret et positif, c’était le sens de mon travail.
Dans le monde du travail, il est difficile de trouver les opportunités qui « cochent toutes les cases ». C’est aux jeunes de mettre la pression aux recruteurs sur le besoin qu’ils ont de mettre du sens dans leur engagement. À court terme, cette recherche de sens peut être un frein pour trouver un emploi, mais sur le long terme la satisfaction de s’accomplir par son travail – et son engagement – n’en sera que plus forte. »