La violence n’est pas une fatalité

Prêcher la non-violence

29 février 2024

Ce n’est une surprise pour personne : la violence est présente au cœur de nos vies. La prédication peut-elle être un outil pour lutter contre cette violence extérieure et intérieure ? Mise en pratique avec des extraits d’une prédication.

L’Évangile signifie pour nous « bonne nouvelle », malgré nos faiblesses, nos manquements, notre manque de foi en cette parole de Dieu, il demeure et reste une invitation adressée à tous les hommes et femmes de notre temps. L’Église découvre qu’elle a devant elle non seulement un nouveau sujet de réflexion éthique mais aussi un combat à mener pour refuser toutes formes d’agressions dont les humains sont l’objet. L’Évangile offre encore et toujours à notre humanité des alternatives nouvelles. Face à l’exclusion, il propose le partage ; face à la vengeance, le pardon ; face à la résignation, le dialogue constructif où chacun est accueilli. Face à l’intolérance, l’Évangile propose la liberté de la foi.

 

Le pasteur Frédéric Verspeeten au temple de Valenciennes

© Phillippe Vernet

Accepter les différences

Les gestes de Jésus nous invitent, dans un langage simple et adapté à notre vie d’aujourd’hui, à réaliser que la violence est le contraire du respect et dit clairement que nous refusons la différence des autres. Si notre société est traversée de violence, nous sommes invités à canaliser notre agressivité pour qu’elle ne devienne plus jamais violence. Jésus, à travers son ministère, n’a cessé de s’intéresser à ceux qui étaient victimes de la violence et a remis en cause les lois inhumaines. Il a prôné leur remplacement par des repères qui posent des limites au nom de l’amour. Il nous a invités à prendre conscience que derrière le plus violent se cache souvent le plus souffrant. Dans cette perspective, l’Église doit se souvenir de cela et s’engager avec d’autres afin que l’on propose une réelle éducation à l’accueil de l’autre. Devant les pannes du dialogue social, l’Évangile dit que Dieu ne met pas dehors celui qui vient à lui. Il nous invite à écouter encore. Dans un monde qui ose parfois imaginer qu’il n’y aura plus remède à certaines souffrances, l’Évangile nous invite à chercher encore !

 

Osons l’espérance

L’Évangile renverse nos compromis, nous invite à nous décider, à nous engager. Aujourd’hui plus encore même que la dignité ou l’intégrité de la personne humaine, c’est de l’homme en tant qu’être nouveau promis à l’épanouissement qu’il est question.

Alors, sans avoir de recettes miracles, osons poser des actes prophétiques comme des gestes simples qui s’inspirent des propositions de l’Évangile. Osons nommer les causes des souffrances, des pauvretés qui conduisent au désespoir et refusons tous ces discours qui dénaturent l’homme et créent des factions irréconciliables.

L’espérance, la réconciliation, ne sont pas des utopies irréalisables. Si, en apparence, nous n’avons pas beaucoup d’armes adaptées pour atteindre cet objectif, nous pouvons avec notre foi, beaucoup d’impertinence, et surtout en ne cessant pas d’aimer, faire en sorte que notre vigne humaine ne soit jamais plus un lieu où coulera le sang.

 

Dans des discours contemporains, nos Églises ne cessent au nom de l’Évangile de paix d’appeler à la Paix en nous, entre nous et pour tous les humains de notre planète.

Frédéric Verspeeten
Extrait d’une prédication donnée en mars 2006

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