Sacrée jeunesse
Vous pouvez rencontrer de multiples figures de jeunes dans la Bible, fragiles, martyrisés, consacrés ou choisis par Dieu pour une mission. Ils ont tous un point commun : Dieu les accompagne sur leur chemin de vie.
Est-il utile de rappeler que les petits d’Hommes sont fragiles dès leur naissance ; incapables de subvenir à leurs besoins, ils ont besoin de temps pour se construire et gagner en autonomie. La jeunesse se déroule donc dans un état naturel de fragilité. L’environnement et les aléas de la vie font que certains jeunes ont plus de difficultés que d’autres.
Jeunesse compliquée mais édifiante
Le cas de Joseph est intéressant. Enfant dernier né, serviable et « chouchou » de son père, sa vie vire au cauchemar lorsque ses frères jaloux le vendent à des marchands. Réduit en esclavage, il s’épanouira pourtant en Égypte, au fil d’une histoire pleine de rebondissements qui témoignent des difficultés courantes de la vie. Il deviendra figure modèle de celui que Dieu n’abandonne pas, et apprendra la fraternité à ses méchants frères.
La jeune Ruth, elle, se retrouve en grande précarité lorsque son époux décède. La vulnérabilité liée à son veuvage et à son statut d’étrangère ne l’empêche pas de rester humaine et fidèle à sa belle-mère qu’elle ne veut pas abandonner. Figure tenace et dégourdie qui parvient à reconstruire sa vie, un peu par la ruse il est vrai…
Le fils prodigue, celui qui réclame son héritage, le dilapide et découvre la vie avec les excès, l’humiliation et la faim. Il est une figure de jeune qui apprend la vie en faisant ses expériences. Le père ne s’y oppose pas, il le laisse faire. Cet exemple a inspiré les méthodes d’éducation des pays nordiques, de l’Allemagne… où chaque jeune est invité à apprendre en faisant des essais, des expériences, même si la liberté donnée et vécue conduit à l’échec dont on sort grandi. Ce fils devient adulte en découvrant la réalité de la vie et l’amour du Père, qu’il ne voyait pas ainsi lorsqu’il était dans l’abondance. Une figure intéressante pour nous aujourd’hui, dans notre rapport à la jeunesse et au monde.
Jeunesse consacrée
D’autres viennent au monde par volonté divine. La mère de Samuel, qui a tant pleuré et prié en raison de son désir d’enfant promet de le consacrer au temple s’il vient à naître. C’est aussi le cas d’Isaac qui nait dans les vieux jours de Sarah et Abraham. Souvent ces naissances « miraculeuses » annoncent une mission au service de l’alliance avec Dieu. Les naissances de Jean-Baptiste et Jésus s’inscrivent chez Luc dans ce schéma de « venues au monde par volonté divine » avec des missions spécifiques.
Jeunesse chamboulée
Le petit David voit son destin basculer par appel du messager de Dieu à aller combattre Goliath ; à y regarder de près, David et sa vie n’ont rien d’exemplaire, ce qui nous permet de comprendre que Dieu « choisit » des humains ordinaires et imparfaits pour s’exprimer.
Marie est une jeune fille enceinte « avant le mariage ». Certains évangiles disent que c’est par volonté divine, d’autres sont plus discrets sur le sujet ; mais le destin de Marie est chamboulé, son fiancé accepte l’enfant à naître qui, et c’est bien le plus important, est notre Sauveur.
Quant à Jésus, on sait très peu de choses sur sa jeunesse. Parti en Égypte, il fait preuve d’autorité à douze ans dans le temple en enseignant les « choses de Dieu ». Puis il commence son ministère à l’âge adulte, probablement après une jeunesse somme toute ordinaire, travaillant avec son père comme tous les enfants de l’époque. Son ministère commence avec ce rappel qu’il est enfant choisi et aimé de Dieu.
Les récits de jeunesse trouvés dans la Bible nous permettent de comprendre que Dieu n’empêche pas les difficultés de la vie qui touchent des jeunes et des moins jeunes, mais qu’il accompagne chacun depuis toujours avec bienveillance et amour.