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Retraite Spirituelle Régionale

Témoignages

24 mai 2024

Les 15, 16 et 17 mars, nous nous sommes retrouvés, à 28 retraitants, pour vivre la retraite spirituelle 2024 dans un lieu privilégié : l’abbaye cistercienne de Boulaur, dans le Gers, avec le pasteur Agnès von Kirchbach.

Deux semaines avant Pâques, cette retraite nous a conduits à réfléchir sur « les passages, les Pâques du Christ », à travers trois interventions d’Agnès, du temps méditatif personnel, des repas partagés, le tout en silence, un silence destiné à approfondir notre face à face personnel et intime avec Dieu.

Que retenir de ces deux jours ?

Au-delà de cet intime vécu avec Dieu, propre à chacun dans son cheminement personnel, quelques axes forts peuvent être dégagés, autour des « passages » et à partir des textes de Jean choisis par Agnès :

  • À travers la Bible, les passages sont constants : à nous de les insérer dans notre vie spirituelle : si nous en appelons à l’aide et au soutien de Dieu, une fois soutenus, devenons-nous attentifs à voir où Jésus passe ?
  • Les passages renvoient aux frontières : le Jourdain, lieu du baptême de Jésus, est une frontière entre le pays des errances (le désert avant la Terre promise) et le pays où Dieu considère que ses promesses peuvent être réalisées : ne pensons pas que Dieu doit agir en premier mais mettons en pratique ce dont il nous croit capables ; prenons en charge une promesse de Dieu à réaliser (échanges, solidarité), à partir des choix que nous faisons.
  • Le passage, c’est aussi un gué à traverser selon le courant ou parfois selon plusieurs courants, avec des pas plus ou moins assurés : être chrétien, c’est une vie de passages et l’activité de Jésus a bien été celle de passer.
  • À la question : « Que cherchez-vous ? », rappelons-nous que nous avons reçu l’invitation de Dieu. Comment y répondons-nous ? Où puisons-nous notre manière d’être ? Il y a un lien entre « passer » et « demeurer » : où sommes-nous enracinés ? Auprès de qui ? Jésus ne donne pas de réponse mais, comme lui, il faut se déplacer, accepter l’inattendu dans la confiance.
  • Nous sommes aussi des hommes et des femmes d’attente : héritiers d’une filiation spirituelle, essayons de passer d’une foi sincère et en ouverture, vers quelque chose que l’on découvre peu à peu et hors de ce que l’on peut attendre. La liberté que Dieu nous donne, c’est aussi la conscience de prendre des décisions sur ce vers quoi nous voulons donner de la signification. Cette liberté, c’est aussi le service (et non la soumission ou la servilité) car nous portons en nous-mêmes l’accueil d’un possible. Ceci nous renvoie à la figure d’un messie, des différentes figures d’un Messie : David, Moïse, Aaron, Joseph…
  • Pâques est aussi un passage vers un inconnu, la mort. La Pâque relie les berges de l’existence d’aujourd’hui vers les berges de quelque chose pour lequel nous n’avons pas de mots.  Dans le monde d’aujourd’hui, nous avons besoin de regagner paisiblement ces berges de Pâques. Notre existence avant Pâques doit nous permettre d’apprivoiser ce passage. Que faisons-nous avec le temps qu’il nous reste, sommes- nous au service des autres ? Préparons les autres à notre absence définitive plutôt que de préparer notre propre mort. Tirons notre joie de ce que nous avons à apporter, même si nous n’avons pas de retour et soyons heureux de ce que cela se soit fait ainsi.
  • L’après Pâques n’est pas un anéantissement mais un horizon d’accomplissement. Parce que nous sommes aimés, nous sommes sereins.
  • Rejoignons donc autrui et considérons-le comme Dieu le considère: frère, sœur.

Une réflexion à continuer dans nos quotidiens

L’exégèse de ces textes nous a sans aucun doute renvoyés vers nous-mêmes.

En quittant Boulaur, nous repartons sans doute avec bien des questionnements : Celui-ci, parmi d’autres, nous a particulièrement interpellés: qu’avons-nous entendu de la part du Christ pour exercer notre mission ? À l’issue de ces deux jours, le partage de nos ressentis sur le déroulement de notre retraite aura mis en évidence le besoin de se ressourcer, de se poser loin de notre agitation habituelle, et une satisfaction assez unanime sur l’équilibre des temps d’aumônerie, d’interventions d’Agnès, avec des temps libres et personnels durant lesquels chacun aura pu méditer, marcher, visiter, prier. Les temps de silence par contre (repas), ont été diversement vécus et ont donné lieu à une réflexion commune pour la retraite 2025.

             Agnès von Kirchbach,qui a guidé la retraite.

Sabine Bogner et Martine Cheneau
Retraitantes

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