Consistoire de Dordogne

Une Église locale engagée

30 octobre 2020

Nous sommes à nouveau sur les bords de la Dordogne ce mois-ci, à la rencontre de l’Église de Libourne-Castillon-Flaujagues, qui rayonne en zone rurale et urbaine, dans une diversité sociologique importante.

La matinée a débuté pour nous par une promenade à vélo pour rejoindre Libourne. Une fois la Dordogne franchie, le temple est non loin, en centre-ville. À notre arrivée, nous entendons depuis la place la répétition de la chorale menée par Mme Vergniol ; déjà les chants attirent l’attention des passants qui remarquent la présence d’un temple protestant, et entrent « pour voir ».

Nous faisons donc connaissance ce jour-là avec la communauté de Libourne-Castillon-Flaujagues engagée dans de nombreuses activités pour faire rayonner le protestantisme local. En plus des activités cultuelles classiques (sans oublier les études bibliques œcuméniques à Saint-André-de-Cubzac !), cette Église locale à une vocation de mission.

La mission

- Dans le renouvellement de la communauté, avec des jeunes (moins de 40 ans) qui arrivent dans la région. Le site internet de l’Église et les Journées du patrimoine sont des portes d’entrée dans la découverte de l’Église locale.

- Dans l’accompagnement des personnes qui sont sur le seuil de la communauté. Un groupe de visiteurs est en cours de constitution, avec une formation aux visites pour six d’entre eux à la fondation John Bost.

- Dans la cité, à l’attention des jeunes, en partenariat avec les autres confessions et la mairie, elle accueille depuis cinq ans des collégiens au temple. L’initiative émane au départ d’un professeur d’histoire qui travaille la laïcité avec ses élèves de cinquième. Les jeunes découvrent tous les lieux de culte sur une journée, rencontrent prêtre, pasteur, imam, rabbin et un représentant des droits de l’homme. Le maire explique aux jeunes gens que la laïcité, ce n’est pas être athée, mais que chacun doit pouvoir choisir sa religion et la pratiquer librement.

- Un projet de rencontres similaires avec les adultes a été retardé en raison de la pandémie. Il s’agissait en juin dernier d’organiser un débat public avec un journaliste et les représentants des différentes confessions.

La paroisse prolonge son engagement à travers diverses associations périphériques :

Le centre protestant de rencontre (CPR)

Le CPR est une association créée en 1980, branche culturelle de l’Église locale qui participe au rayonnement de la paroisse. Elle publie le journal paroissial, organise des concerts mensuels au temple, des expositions... Des conférences avec un historien local, Jean-François Le Strat, vont bientôt être organisées. Le CPR participe au forum des associations pour représenter les protestants. Cette association est une ouverture importante sur la cité.

JAPL (prononcer « japel »)

Son nom, « Jeune association protestante Libournaise », est un peu trompeur ; ce groupe rassemblait des parents pendant que leurs enfants étaient aux scouts. Les années ont passé, la moyenne d’âge tourne maintenant autour de 70 ans, mais le plaisir de se retrouver demeure. L’association organise des activités festives, des sorties ; c’est la joie de se rencontrer qui anime les participants.

L’Acat

Association chrétienne, l’Action pour l’abolition de la torture mobilise quelques protestants à Libourne. Elle dénonce le négoce d’armes, la surpopulation carcérale, les exécutions aux USA, et participe par la prière avec la Nuit des veilleurs.

L’Entraide

L’Entraide locale accompagne ceux en situation de fragilité économique et sociale. Les besoins augmentent en raison de la précarité accrue par la crise sanitaire que nous traversons. L’Entraide se mobilise et a, par exemple, cousu de nombreux masques à donner.

 

Conclusion

Pour finir, la situation actuelle a compliqué l’organisation des projets ; quelques-uns ont été annulés, mais la vie paroissiale a repris : la fête de la paroisse a réuni soixante-cinq fidèles pour le culte et une cinquantaine pour le repas, le catéchisme a redémarré… À Libourne et aux alentours, la prudence est de mise mais la vie d’Église continue ; un dynamisme local tout à fait intéressant !

Merci à tous ceux qui m’ont aidée à découvrir cette Église locale !

 

LA COMMUNAUTÉ, QUELQUES CHIFFRES

183 foyers connus en 2020

3 lieux de culte : Libourne, Castillon et Flaujagues – 2 cultes par semaine : tous les dimanches à Libourne et le samedi après-midi en alternance à Castillon et à Flaujagues

En 2019 

Services funèbres : 8

Baptêmes : 5

Bénédictions de mariage : 2

Confirmations : 4

Activités

Catéchèse : 8 jeunes

Éveil biblique : 6 enfants

3 groupes d’études bibliques œcuméniques en 2020

Acat : 5 membres

1 groupe de visiteurs se met en place

Activités culturelles

JAPL : organisation de sorties à vélo, pédestres, de rallyes, visites, etc., toujours très conviviales

CPR : organisation d’une dizaine de concerts par an dans le temple de Libourne et de quelques concerts à Castillon. Projets de conférences.

 

HISTOIRE

EN QUELQUES DATES…

xvie siècle Premier temple protestant hors des murs de la ville de Libourne.

1602 Le temple a dû s’éloigner à 5 km de Libourne, dans une grange, sous les pressions des autorités catholiques.

1685 Destruction du temple lors de la révocation de l’édit de Nantes.

Début xixe siècle Ouverture d’un temple au-delà des murs dans un lieu privé. La communauté protestante de Libourne, alors trop réduite pour assurer la rémunération d’un pasteur et être le centre d’une activité pastorale, fut donc rattachée au temple de Gensac par une ordonnance royale en 1829.

24 mai 1857 Nomination du premier pasteur de Libourne, Pierre Mouline.

1859 à 1877 Jules Steeg, journaliste, député, franc-maçon et pasteur fut en poste à Libourne.

26 août 1865 L’évolution de la communauté permet de voir Libourne élevée au rang de paroisse protestante.

1868 La municipalité attribue à la communauté protestante les locaux de la chapelle de l’ancien hôpital Saint-James.

13 novembre 1869 Inauguration du « nouveau » temple de Libourne.

1897 Construction du temple de Castillon (le temple de Flaujagues est aussi construit au xixe siècle).

Années 1960 Les paroisses de Castillon et de Flaujagues ont été rattachées à Libourne.

Corinne Gendreau

Commentaires