Voir si ce qu'on nous dit "tient la route"!
L’été nous offre à méditer le livre des Actes des Apôtres. Paul passe par Bérée, ville plus accueillante que les précédentes. Les hommes l’accueillent, comparent ce qu’il dit aux textes bibliques qu’ils ont. Certains se convertissent, d’autres non. Mais leur démarche n’est-elle pas, en soi, un exemple ?
Il n’est pas facile d’accomplir la mission du Seigneur ! On pourrait s’imaginer que si celle-ci est ordonnée par le « Seigneur du ciel et de la terre » (Actes 17,24) les portes devraient s’ouvrir et les cœurs s’incliner. Mais il n’en est rien et l’apôtre Paul passe par de réelles souffrances et même des tortures au nom du message qu’il proclame. Dès le départ, la mission semblait mal engagée. Paul et Barnabas s’accrochent au sujet de Jean, appelé aussi Marc, qui leur avait fait faux-bond pendant leur première mission. Barnabas partira pour Chypre et Paul se rendra sur les terres déjà évangélisées de l’Asie Mineure. La mission est contrariée : deux fois l’Esprit (Saint ou de Jésus) oblige à un changement de route. Paul veut se rendre en Asie puis en Bithynie mais il ne le peut et, finalement, il arrive au port de Troas.
La vision
C’est là, qu’en vision, un Macédonien lui demande avec force : « Passe en Macédoine et viens nous aider ». L’apôtre ne doute pas que cette apparition est un signe du ciel comme probablement le fût l’arrivée de Silas, de Timothée et Luc, ses compagnons. Peut-être s’est-il permis de penser qu’à présent tout allait mieux se passer. Le plan du Seigneur semblait clair : il demandait à son apôtre de se rendre plus à l’ouest. Mais il n’en est rien. La mission connaît, à nouveau, des hauts et des bas. À Philippe, puis à Thessalonique, la prédication de la Bonne Nouvelle remporte un certain succès et des communautés chrétiennes, composées de juifs convertis et de grecs, y voient le jour. Mais à quel prix ! À Philippe, Paul et Silas sont frappés à coups de fouet et font de la prison ; à Thessalonique, des juifs, jaloux du succès de la prédication apostolique, soulèvent la foule et provoquent de l’agitation dans les rues de la ville et c’est expulsés ou exfiltrés de nuit que le groupe se remet en route vers une nouvelle destination.
Accueil et attention
Bérée est l’étape suivante. « Les juifs de Bérée sont plus accueillants que ceux de Thessalonique » (Actes 17,11). Ils sont attentifs au message de Paul. Mais ils ne s’en laissent pas conter. Ils font passer la prédication de l’envoyé de Dieu à la moulinette de leur intelligence à lire les Écritures : « chaque jour, ils étudient les Livres Saints pour voir si les paroles de Paul sont exactes ».
On peut les imaginer entourant des rouleaux de l’Ancien Testament et débattre des interprétations possibles dans un travail de comparaison des textes, dans un jeu de questions-réponses, dans l’écoute des interprétations déjà reçues. Eux, comme nous, cherchent ce témoignage décisif des Écritures qui bouleversera leur foi et transformera leur vie. « Beaucoup d’entre eux deviennent croyants » (Actes 17,12). Oui mais pas tous ! Certains suivront la voie de Jésus le Nazaréen, d’autres demeureront fidèles aux traditions de foi transmises dans leur judaïsme. Mais tous auront cherché, scruté, travaillé, retourné les textes avec une honnêteté à la hauteur de l’amour qu’ils ont pour ces écrits et pour leur Dieu. Je les admire tous ! Leurs convictions et leur intelligence des textes lus les ont fait cheminer différemment. En Actes 2,47 le texte dit que « le Seigneur ajoute à leur communauté ceux qui sont sauvés » ; ici à Bérée il n’y a intervention ni du Seigneur ni de l’Esprit. Il y a des hommes accueillants, à l’écoute et qui vérifient dans leurs Écritures si ce qui leur est dit « tient la route ». Toujours un exemple pour nous ! ?