Réunis au nom du Christ (Matthieu 18.15-20)
Ce verset fait partie de la collection de versets sortis de leur contexte. On le cite souvent au début d’un culte, où il y a plus de chaises vides que de présents. On pourrait presque le chanter, comme on sifflote dans le noir pour se donner du courage. Cela sert un peu de baume pour atténuer la déception.
Conciliation
Mais pourquoi coupe-t-on les versets qui nous arrangent de leur contexte ?
Si vous prenez la peine de lire le passage en entier, vous vous apercevrez que Matthieu place ce verset dans un passage sur la « discipline » dans l’Église.
Les premières communautés chrétiennes avaient des « tribunaux » internes pour « juger » les affaires entre leurs membres. À l’heure actuelle, on parlerait plutôt de « commission de conciliation ». Cette conciliation est collective, elle ne dépend pas du caprice, de la corruption ou de la politique d’un homme (prêtre, évêque, pape), comme on le verra plus tard dans la justice dite « ecclésiastique ».
Nos réformateurs essayeront, à nouveau, d’instituer le principe collégial dans la vie des Églises réformées.
Nous pouvons parler librement,
assurés de l’amour en Christ
© Pixabay
Se dessaisir de son ego
Mais que ce passage soit sur la discipline ou le fait d’être une petite assemblée, le point fondamental reste d’être réunis au nom du Christ.
C’est la volonté de Dieu qui est au centre : nous acceptons, dans la prière, de nous dessaisir de notre ego et de nos intérêts particuliers.
Alors nous pouvons parler sans crainte, exposer le problème, chercher à le résoudre, voire se pardonner entre « frères ». Nous pouvons alors prier ensemble pour nous fortifier mutuellement et nous souvenir que c’est l'amour du Christ qui nous réunit.
« C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’ils reconnaîtront que vous êtes mes disciples. » (Jean 13.35)
