Edito

Entonnez un jeûne nouveau !

01 mars 2022

Le mois de mars est traditionnellement le mois du Carême. Dans l’Église catholique, cette période est un temps de repentance et de jeûne. Nous ne sommes guère habitués à ces pratiques. Martin Luther se faisait même un point d’honneur à rompre les temps de jeûne ; histoire de faire un pied de nez à l’église catholique de son temps, bien évidemment. Mais plus profondément pour montrer, comme il le disait lui-même, qu’il « n’y a pas lieu de faire des cas de conscience de niaiseries minuscules ». Autrement dit : Dieu nous donne quartier libre pour manger et boire ce que nous voulons, quand nous voulons. 

Pratiques d'amour 

Aujourd’hui, dans l’Église protestante, des pratiques de jeûnes reviennent en force. Non pas tant un jeûne pour Dieu, et encore moins pour soi, pour son salut, qu’un jeûne pour les autres. Un moment où, volontairement, nous décidons d’être en manque de nourriture pour symboliser combien nous sommes en manque dans nos relations à l’autre et à la nature. Ainsi, au cours de ce mois de mars auront lieu ici et là des jeûnes pour le climat, des jeûnes contre la torture, pratiqués dans de multiples pays. Ces jeûnes sont avant tout une pratique d’amour. Comme celles vers lesquelles nous oriente Paul : « Ayez du zèle pour les charismes les meilleurs. Et je vais vous montrer une voie infiniment supérieure ! ». L’apôtre écrit alors un très bel « hymne à l’amour ». Un amour plein. Vrai. À l’image de celui incarné par Jésus-Christ, révélé pleinement à la croix. Alors, pourquoi pas, sur ce chemin qui nous conduira à célébrer Pâques, laisser une place à ce genre de pratiques, individuellement ou communautairement ? 

Christophe Jacon
pasteur à Périgueux

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