Dans la Bible

Naissances

30 novembre 2020

Beaucoup de naissances sont relatées dans les textes bibliques ; elles sont parfois difficiles mais conduisent à la joie (Jn 16,21). Mais une naissance ne signifie pas toujours l’arrivée d’un bébé…

Assez vite dans la Bible, il est relaté la naissance du peuple d’Israël par volonté divine (Ex 4,22). À côté de cela, nous découvrons les naissances de personnages qui vont avoir un rôle important. Leur vie commence par le contexte de leur naissance, souvent difficile en raison d’une stérilité parentale. Une intervention divine permet leur venue au monde, ce qui souligne la volonté et la présence de Dieu dans ce début de vie (par exemple Samuel, Isaac…).

Actes créateurs de Dieu

Les naissances sont donc racontées comme étant des actes créateurs de Dieu, ce que certains appellent des naissances « miraculeuses » ; or il n’y a pourtant rien d’extraordinaire car Dieu exerce, comme lors de la création, sa puissance créatrice ou « d’engendrement ». Tout est possible à Dieu : il donne la vie au-delà de l’impossibilité humaine (stérilité, grand âge…). Cela rappelle qu’il est celui qui promeut la vie et que ceux qui le servent sont bien ses créatures. L’annonce de ces naissances par un messager de Dieu génère le trouble chez les futurs parents ; les naissances font toujours surgir l’inattendu dans la vie des parents, et permettent de continuer l’aventure avec Dieu avec les descendants. Naissance et descendance sont intimement liés ; aucun être ne vient de nulle part ; pensez à la généalogie de Jésus chez Matthieu !

Naissance particulière

Le récit de la naissance de Jésus pousse encore plus loin l’étrangeté d’un point de vue humain et biologique, car Jésus serait né par volonté divine sans père autre que celui dans les cieux. Peu importe le caractère étrange ou miraculeux (selon le point de vue), l’affirmation théologique forte de ce récit de naissance est puissante : Jésus est né par volonté divine (comme les autres), mais en plus il est Dieu par filiation paternelle. Ce détail change tout dans l’identité de Jésus en vue de sa mission terrestre. Il acquiert ainsi une légitimité dès sa conception, avant même sa naissance. Il est celui qui va incarner Dieu ou sa Parole sur terre, parmi les humains. Ce Dieu qui était invisible, dont les messagers faisaient entendre la voix advient au cœur de la réalité humaine. Avec Jésus, Dieu se rend présent, visible, abordable, libérateur, délivrant paroles ou gestes…

Acte vocationnel

Ils sont très rares, dans la Bible, à regretter leur naissance ; Job exprime ce sentiment lorsque qu’il est assailli par toutes sortes de souffrances (Job 3,1). Tous les personnages dont la Bible raconte la naissance ont un destin « vocationnel », au service de Dieu. Pour tous les autres, dont la naissance n’est pas racontée, et donc pour nous (!), le Nouveau Testament évoque la « nouvelle naissance », cette possibilité de naissance spirituelle, « d’en haut ». Il s’agit de « revêtir l’homme nouveau créé par Dieu » (Éph 4,24) ou encore de naître de nouveau – par l’Esprit ou la Parole – pour voir le Royaume de Dieu (Jn 3,3). Croire que Jésus est le Christ devient même la preuve que l’on est né de Dieu (1Jn 5,1) ou nouvelle créature (2Co 5,17). Pour nous aussi, cette naissance devient un acte vocationnel, dans le sens d’humble serviteur des autres et de Dieu, à la suite de Jésus né dans le dépouillement et l’humilité.

Corinne Gendreau

Commentaires