Pouvoir du secret, secrets du pouvoir

01 novembre 2021

Les abus (sexuels et de pouvoir) sont avérés dans toutes les institutions humaines, religieuses ou séculières, sur tous les continents.

Le XXe siècle a vu la surface d’influence des Églises diminuer inexorablement en Europe. Le mouvement se poursuit encore et il est particulièrement sensible pour l’Église catholique, monument planétaire dont les autres religions n’ont pas d’équivalent. Loi de séparation des Églises et de l’État, ruine financière, liberté croissante des individus… Depuis longtemps, dans notre pays, hormis quelques grand-messes ou traditions régionales, la « puissance de  l’Église » appartient au passé.

Or il reste à cette institution le pouvoir particulier de garder les secrets des fidèles. Et elle tient le secret de la confession, sacramentel, comme un espace « sanctuarisé » liant le croyant à son Église et à Dieu… un secret dont elle s’est largement servi pour cacher ses turpitudes. Si Rome en France se voit confisquer la clé du secret, elle perdra peut-être là son ultime prérogative.

Hélas, les abus (sexuels et de pouvoir) sont avérés dans toutes les institutions humaines, religieuses ou séculières, sur tous les continents. Les Églises protestantes ne sont pas exemptes de ces scandales, même si secret et pouvoir n’y ont ni les mêmes contours ni la même ampleur.

 

Quel autre vœu formuler ici, humblement, que de voir l’Église catholique reprendre de fond en comble son mode de gouvernement, et même… sa vision d’elle-même ? Et quel autre espoir nourrir que, là où elle a beaucoup péché, elle devienne, dans ses décisions, exemplaire pour d’autres ?

Séverine Daudé
rédactrice en chef d’Échanges

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