Approche de l’hindouisme
Café théologique à l’initiative de l’Église Réformée du Gers, avec pour intervenant Pierre Guillemin, anthropologue et formateur en psychosociologie.
Après un court rappel de l’histoire et de la démographie de l’Inde, Pierre Guillemin a abordé les rapports entre hindouisme et organisation de la société indienne. Ces rapports relèvent d’une liaison étroite, les deux entités sont indissociables.
Les textes fondent l’hindouisme. Dans ce cadre, l’existence est une valeur morale et religieuse qui devient le lien entre les individus, l’existence n’est pas un fait, elle est un comportement. Tous les gestes sont codés, signifiants d’une pensée intérieure. L’acte religieux est une intention, une demande. L’effort de piété doit être récompensé.
Le système des castes peu compréhensible et même choquant pour notre mentalité occidentale est perçu dans la culture hindouiste comme naturel. Les gens qui appartiennent aux castes inférieures estiment que cet état de fait est justifié comme étant une punition qui découle d’une vie antérieure. Ils acceptent donc ce statut, vivent comme ils sont nés, accomplissant en cela une œuvre de Dieu, respectent rites et rituels et travaillent ainsi à gagner une caste plus élevée lors d’une prochaine renaissance (Samsara = transmigration des âmes). Il y a 4 castes principales qui se subdivisent en 800 castes professionnelles ! Les métiers sont donnés à la naissance.
Le panthéon Hindouiste comporte 3 divinités principales Brahma le créateur, Vishnou le protecteur et Shiva le destructeur. Chaque divinité a de nombreux avatars (divinités secondaires qui la représentent), parèdres (avec qui ils forment des couples) et des enfants. Chaque hindouiste vénère préférentiellement un dieu. Ce choix dépend de son choix personnel (affinités), de sa profession, de son milieu familial, de la région où il habite. Ceci n’implique pour lui aucunement le rejet des autres divinités qu’il doit toujours honorer. Ce choix correspond à la façon dont le croyant perçoit l’absolu divin qu’il adore à travers la divinité qu’il a choisie.
Shiva et son fils Ganesh, dieu à la tête d’éléphant, sont tout particulièrement honorés.
Vision du monde chrétien par les hindouistes.
Jésus est vu comme un maître moral : il donne la voie, il est le gardien de la paix et du progrès. Les Hindouistes reprochent aux chrétiens d’être plus soucieux de sa nature que de ses préceptes. Jésus nous ouvre les yeux sur nous-mêmes, il ne reste plus qu’à retrouver Dieu.
Jésus serait un avatar de Dieu (une image de Dieu et non un Dieu). Ceci pousse vers l’ouverture à l’autre, à l’écouter, mais en gardant sa nature propre et en évoluant selon elle.
L’attachement à la vérité est partagé ; pour Gandhi toutes les religions sont vraies, mais tout ce que la main de l’homme touche devient imparfait.
Merci à Pierre Guillemin de nous avoir en un temps aussi court, donné une vision globale et claire sur une religion qui de prime abord semble totalement étrangère à nos références culturelles. Ce rapide survol donne envie d’aller plus avant dans la découverte de cette religion profondément liée à une culture qui à travers la Perse a de profondes racines communes avec la nôtre.