Ce qui nous unit
Nous étions rassemblés dans la pièce derrière le temple. C’était la dernière réunion de l’année 2020. Et quelle année ! Faite de couvre-feux, d’espoirs et de méfiance. J’avais ce soir-là autour de moi les sept personnes que la vie, comme un cadeau, m’avait permis de rencontrer.
Nous étions rassemblés dans la pièce derrière le temple. C’était la dernière réunion de l’année 2020. Et quelle année ! Faite de couvre-feux, d’espoirs et de méfiance. J’avais ce soir-là autour de moi les sept personnes que la vie, comme un cadeau, m’avait permis de rencontrer.
Voilà un an que nous travaillons ensemble et ce soir nous préparions Noël. Nous avions appris à nous connaître, nous comprendre. Au début, nous étions chacun sur notre rive, sur notre quai, mais la reconnaissance en notre protestantisme et notre christianisme nous avait réunis sous les arches du temple. Et maintenant nous nous unissions pour servir chacun à notre façon notre Seigneur. Et pour nous rejoindre, nous avions construit un pont ou plutôt des ponts, pierre après pierre, arche après arche. Et les liens se renforçaient à chaque passage sur ces ponts. Et cela construisait une équipe soudée. Mon entraîneur aurait dit « c’est l’esprit d’équipe », mon directeur aurait dit « c’est l’esprit de corps », un bon pasteur aurait dit « c’est une belle communion », quant à ma grand-mère elle aurait dit « la mayonnaise a pris ». Il émanait de cette communion une autorité, une bonté, un courage, une force, une sagesse, une foi et en cette préparation de la naissance du divin enfant une tolérance qui aurait fortement plu au charpentier de Nazareth.
J’observais ces personnes autour de moi et je me disais que l’année 2020 m’avait offert le plus beau cadeau que je puisse recevoir. Me vient alors une image, celle du flacon que l’on range au fond d’un placard. Ce bocal qui contient cet alcool fort que l’on sort et que l’on partage entre amis. Et qui vous laisse chevillées au cœur de chaudes couleurs que j’appelle l’amitié.