La collégialité du conseil
En vue du renouvellement des conseils presbytéraux, nous vous proposons une série d’articles sur le conseil presbytéral. Nous traitons ce mois-ci la question de la collégialité.
La collégialité pourrait simplement être définie en disant que chaque conseiller presbytéral a les mêmes pouvoirs ou droits que les autres. Or cette définition est incomplète, car il ne s’agit pas vraiment d’un enjeu de pouvoir mais plutôt de vivre ensemble, d’acceptation des différences, d’expression libre dans un but commun : animer et projeter la communauté vers un épanouissement et une joie évangélique.
La collégialité permet donc aux membres du conseil presbytéral de mener ensemble le projet de vie de l’Église, dans la diversité de leurs personnalités.
Dimension humaine de la collégialité
Le conseil est un groupe de l’Église locale, constitué de personnes élues par l’assemblée générale, et qui sont donc amenées à se voir régulièrement. La collégialité creuse son lit dans les relations de confiance que les conseillers vont développer et dans la valorisation de la parole de chacun.
Rien de mieux pour améliorer la collégialité du conseil que d’organiser une retraite du conseil (une journée, deux jours…), car la disponibilité dans un cadre nouveau favorise les échanges pour mieux faire connaissance.
Ensemble dans la diversité
On dit souvent que quand on met des protestants en discussion, on a autant de points de vue que de protestants… Il me semble alors que le conseil doit demeurer un lieu d’échange et de discussion bien protestant ! Les débats, les idées différentes doivent pouvoir s’exprimer et être entendues. Les divergences sont possibles sans qu’elles remettent en cause la collégialité du conseil. Le conseil n’est pas un groupe à pensée unique, où toutes les décisions seraient idéalement prises à 100 % des voix exprimées.
Expression libre
La circulation de la parole est parfois difficile dans un groupe, où l’on n’entend que les leaders, ceux qui ont toujours quelque chose à dire, sur tous les sujets ! Mais que pense celui qui n’ose pas prendre la parole ? Il faut se convaincre que celui qui ne pense pas comme moi peut enrichir ma propre réflexion. Et qu’il n’est pas dangereux de confronter des points de vue. Au contraire, tout ce qui est dit et écouté ouvre des chemins nouveaux, vers un consensus raisonné. On dit souvent que les bonnes décisions, qui seront portées légèrement par l’ensemble du conseil sont celles qui émergent de la discussion. Et je crois que la confiance entre membres du conseil s’entretient dans la mise en application de la recherche de consensus.
Avec l’ensemble de la communauté
La collégialité dépasse le conseil dans le sens où le conseil ne peut pas s’embarquer dans un projet de vie qui ne soit ni adapté ni au service de la communauté. La collégialité du conseil se veut attentive à chaque membre de la communauté, à ses besoins ou aspirations…
Pour conclure, la collégialité est attachée au vivre ensemble en conseil et en Église : c’est avancer et témoigner de la joie de vivre l’Évangile, c’est projeter la communauté vers demain, avec Dieu.