La discrimination positive
La discrimination positive repose sur la volonté de rétablir la diversité sociale
dans les grandes écoles ou au sommet de l’État. L’idée est d’adapter
les critères de recrutement.
Pour
Lors de son voyage en Inde, Martin Luther King découvre une forme de « discrimination positive ». Le gouvernement de Nehru s’attache en effet à accorder aux Intouchables des droits particuliers pour favoriser leur ascension sociale. King se plaît à « rêver » d’un tel dispositif aux États-Unis… Il n’aura pas à attendre longtemps
puisque les premières mesures seront instaurées par le président L. Johnson. Ces « actions positives » en faveur de ceux qui connaissent, de par leur couleur de peau, leur sexe ou leur sexualité, leur origine sociale ou leur handicap, de graves difficultés pour accéder à l’éducation ou à l’emploi seront reprises par un grand nombre de pays européens, dont la France. Une loi de 1987, par exemple, a imposé à toute entreprise de 20 salariés ou plus
d’employer au moins 6 % de travailleurs handicapés. Aujourd’hui, il serait possible d’en instaurer bien d’autres, pourquoi pas une permettant aux jeunes souffrant d’un handicap de bénéficier, dans Parcoursup, de dispositions particulières leur permettant d’accéder à l’université…
Critiques
Les détracteurs y voient des distorsions dans les systèmes éducatif, social et professionnel qui abaisseraient le niveau des connaissances, dévaloriseraient les diplômes et les compétences pures au profit de critères plus ou moins justifiés. Ne sont-ils pas comme Caïn, incapables de reconnaître les grâces de Dieu et les bénédictions dont nous avons tous pu bénéficier tout au long de notre existence en termes éducatif, relationnel, spirituel ?
Ne serions-nous pas jaloux parce qu’il y a de la grâce imméritée ?
Contre
L’idée est louable, car il s’agit de donner une chance à ceux qui sont en difficulté. Personne ne peut argumenter qu’il est contre la diversité. L’ascenseur social est en panne et cela coûte très cher à l’ensemble de la société ; ceux qui n’ont pas la chance de naître dans des foyers avec un niveau social et d’instruction plutôt élevé n’auront probablement pas la possibilité de faire de longues études. Mais, ce qui me gêne avec la discrimination positive,
c’est qu’on essaie de rétablir une injustice sociale en en créant une autre. Si le travail et la compétence ne sont plus critères de sélection, alors il convient de revoir entièrement la notion de justice, où chacun aurait des
droits différents selon son origine ethnique, sociale et intellectuelle.
Compétence
Or Gandhi et Luther King ont lutté contre la ségrégation et la discrimination dont ils ont tant souffert !
Pourquoi discriminer volontairement aujourd’hui ? Je crois qu’on essaie de nous faire croire qu’il existe une élite qui n’a de cesse de se protéger en refusant la discrimination positive. Or, l’enjeu n’est pas là ; c’est l’idée de discrimination qu’il faut rejeter. Car des personnes compétentes et bien formées, chaque corps de métier, chaque pays en a besoin. L’excellence ne regarde pas la couleur de peau ou l’épaisseur du porte-monnaie. Personne ne doit brader la compétence. Comme je suis favorable à l’épanouissement de tout être humain, je milite pour l’instruction positive, celle qui valorise les progrès et permet à chacun d’aller aussi loin qu’il le peut dans la réussite de sa vie, sans passer par la porte de service.