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Montalbanais

Témoignage d’une pasteure confinée

01 janvier 2021

Je ressens le confinement comme un temps de jeûne, en raison de la raréfaction des visages rencontrés. C’est aussi un jeûne de rencontre, ces petits moments où on se retrouve, on discute, on peut rire ensemble, simplement, se dire quelques mots et poursuivre sa journée. C’est le jeûne de la rencontre impromptue. Les seules rencontres en présence physique avec des personnes de la communauté, se font uniquement lors des cérémonies d’obsèques. Vu de cette façon-là, le confinement produit un drôle de paysage, certainement.

 

Fort heureusement, la vie des paroisses du Montalbanais se poursuit, mais toujours avec une médiation : l’écran ou le téléphone. C’est pour cela, que le mot « confinement » est associé pour moi, à un temps vécu largement derrière l’écran de mon ordinateur, et en échanges téléphoniques.

 

 Pour que la vie puisse se poursuivre, et pour que le lien soit maintenu, le culte qui est le centre de la vie d’Église se décline sous plusieurs formes : le culte de maison envoyé par internet avec des liens YouTube pour les cantiques, le culte imprimé et livré dans la boîte aux lettres de ceux qui n’ont pas d’ordinateur. Des cultes s’organisent aussi en visioconférence, notamment les cultes parents-enfants qui permettent l’interactivité et plus rarement, des cultes enregistrés. La visioconférence est aussi l’outil qui permet de réunir les conseillers presbytéraux. Les conseils par « visio » demandent une anticipation pour préparer les documents et les faire parvenir à l’avance aux participants pour que tous puissent suivre les différents sujets abordés.

Du premier confinement à celui-ci, les uns et les autres développent une plus grande habileté pour utiliser les outils informatiques et pour inventer des façons de faire qui nous permettent de faire vivre l’église locale du Montalbanais. La grande question est à chaque fois : « Comment allons-nous faire ceci ou cela, avec la contrainte du confinement ? ». Et les cerveaux se mettent véritablement à s’activer et toujours des solutions émergent du fait de discuter ensemble.

Les études bibliques aussi se font par la plateforme Whereby de l’Église, et la formation des prédicateurs se poursuit grâce à cet outil.

Nous avons seulement dû reporter la formation sur l’oralité qui met en jeu le corps et l’espace et qui ne peut être faite par des moyens virtuels.

Pour les personnes qui sont plus éloignées, nous avions mis en place, pendant le premier confinement, une chaîne téléphonique : Le Lien vert, qui a permis de lier le contact avec des personnes qui ne sont plus dans le premier cercle de la paroisse, en raison de l’âge, de questions de mobilité réduite ou d’éloignement pour des raisons variées. Le lien vert a été réactivé lors de ce dernier confinement, avec moins d’intensité cependant, car parmi les appelants il y a des personnes qui sont en activité professionnelle, et ont moins de temps, que lors du premier confinement.

 

 Les fêtes du temps de Noël organisées chaque année, le Noël chanté et la fête de Noël des enfants, se dérouleront aussi grâce à des plateformes virtuelles : Whereby ou Zoom. Cela demande beaucoup de préparations en amont, pour envoyer la liste des chants ou d’autres documents, avant le temps de fête lui-même. C’est toute cette préparation et cette anticipation qui sont assez lourdes et chronophages. Mais ces plateformes virtuelles sont précieuses et nous permettent de vivre ensemble les temps forts de la vie spirituelle de notre Eglise locale. Ces outils commencent à être apprivoisés par tous, et ils nous permettent de partager la joie d’être ensemble. Dans ce temps où, notre vulnérabilité est mise à jour, où nous nous sentons impuissants face aux défis qui nous entourent, ils nous permettent de continuer de vivre et de dire notre espérance chrétienne.

Véronique Técher-Joliez
pasteure à Montauban et Deux confluents

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