Un patrimoine vivant
L'Église de Bordeaux a ouvert ses portes du Temple du Hâ le samedi 18 septembre de 10h à 18h avec une exposition organisée par l'équipe "Ici et Ailleurs", créée il y a quelques années par la pasteure Valérie Mali. Cette exposition permanente se compose de 14 panneaux sur le protestantisme, de sa naissance à nos jours, notamment à Bordeaux et sa région. Pour cette journée, une animation : la signification de la croix huguenote racontée par Marion Cusson. Cent-vingt visiteurs ont pu ainsi s'offrir un voyage dans l'histoire des huguenots. Les questions étaient diverses et nombreuses. Beaucoup de jeunes très curieux d’en apprendre plus sur notre Église, heureux de savoir que nos cultes étaient ouverts à tous. Une bien belle journée à renouveler !
|
L’histoire du temple du Hâ À l’origine, cette chapelle baroque fut construite par l’architecte Henri Roche vers 1628, pour le couvent Notre Dame, fondé par Jeanne Lestonnac, nièce de Montaigne. Cette congrégation enseignante avait pour vocation d’accueillir des jeunes filles de « bonnes familles », mais aussi celles qui avaient été arrachées à des parents protestants. Ses règles pédagogiques sont inspirées pour certaines par les jésuites, d’autres par les protestants (comme l’enseignement du français prôné par Calvin, ou encore la formation par groupes de niveaux indépendamment de l’âge ou l’origine sociale.
Sous la révolution, les congrégations sont dissoutes. Les tableaux, statues et objets liturgiques sont retirés, et le bâtiment sert de magasin à foin pour la troupe. En vertu du décret impérial de Napoléon Bonaparte du 18 germinal an X, (8 avril 1802) réorganisant la vie des Églises et des cultes, l’édifice est attribué en 1804 au culte réformé. Il devient le temple du Hâ. L’aménagement du temple nécessite quelques transformations : le retable est offert à l’Église Saint-Martin de Pessac, les statues ornant la façade sont supprimées, la chaire prend place au centre du cœur (pour dire la place centrale de la Parole en protestantisme). Par la suite, en 1861, la façade est ornée d’une Bible ouverte sculptée, sur laquelle est inscrit un verset de l’évangile de Jean : « Ta parole est vérité ». L’orgue a été installé en 1883 par le facteur bordelais Maille. Il s’agit d’un instrument de dix jeux sur deux claviers, agrandi à dix-neuf jeux en 1969 par Breuchet. |