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Temps fort

Un synode régional très animé

29 décembre 2024

Du 9 au 11 novembre, le synode de la région Sud-Ouest s’est tenu au centre universitaire de Foix. Parmi les préoccupations exprimées, la pénurie de pasteurs s’est imposée comme un sujet majeur.

© Muriel de Préval

Dans son message d’accueil, la présidente de région, Anne- Marie Feillens, a ouvert le synode en rappelant à chacun que ces trois jours de réflexion, d’échanges et de débats étaient l’affaire de tous, un travail à mener en commun. Le message a bien été reçu, car le synode que nous avons connu a été particulièrement vivant. Désaccords, attentes et projets ont été clairement exprimés, sous l’œil attentif du modérateur Andrew Rossiter, accompagné de Sylvie Samson et Jean Médilien.

Ne rien taire

Pour certains conseillers presbytéraux fraîchement élus, ce synode était leur premier. Ils auront donc découvert un lieu de parole apte à régler les problèmes. Après l’appel de l’aumônier Christophe Singer, la lecture de la Déclaration de foi et le message de la présidente de région, des prises de parole ont eu lieu au sujet de la façon dont la condamnation judiciaire d’un pasteur avait été traitée dans notre Église. Cette affaire a occupé une part non négligeable du synode, le samedi et le dimanche. Plusieurs prises de position ont été entendues, et chacun a pu exprimer ses opinions sur le sujet, afin d’analyser l’enchaînement des événements et d’en tirer les conclusions nécessaires pour traiter au mieux ce type d’affaires. Les discussions ont donné lieu à deux vœux, l’un incitant à former à l’utilisation de l’article 26 de la Constitution de l’EPUdF, et l’autre appelant à la promotion au sein des Églises de la Commission Reconnaissance et Réparation. Tous les deux ont été largement adoptés. Autre sujet de préoccupation, l’état des finances a été présenté par Muriel de Préval, la trésorière régionale, qui a ensuite appelé au vote du budget. Chacun a conscience des contraintes budgétaires, dans un contexte de restriction communément partagé bien au-delà de l’Église. Mais les prises de parole, ce sont aussi des annonces de projets, comme ceux d’Espérer pour le vivant, du Grand Kiff ou encore de l’Acat. Autant d’initiatives qui s’efforcent de prendre leur part du travail à mener pour l’écologie, pour l’écoute d’une jeunesse parfois désemparée, et pour le respect des droits humains, sujets qui animeront également les trois séances de travaux de groupe.

Faire face à la pénurie de pasteurs

Le dimanche a lieu le grand moment du synode : la présentation des vœux. C’est là que s’expriment les volontés les plus déterminées, et l’on peut dire que la teneur des discussions les a bien affûtées, car elles étaient au nombre de douze. La pénurie de pasteurs, constatée par tous, a donné lieu à la décision de supprimer deux postes à Bordeaux, celui du Diaconat et celui du Foyer fraternel – pour des raisons financières et par manque de postulants – mais aussi à une proposition de vœu présentée pour créer une mission d’information et d’évaluation sur le bien-être des pasteurs, anticiper les risques de burn-out et faire en sorte que des pasteurs heureux suscitent des vocations par leur rayonnement. D’autres font part de la difficulté de renouveler le personnel presbytéral, rencontrée par de nombreuses petites paroisses. C’est aussi la façon d’envisager la responsabilité des Églises qui se dessine, à travers des vœux inspirés par les conflits mondiaux, la dégradation du respect des droits humains ou le réarmement massif mondial.

Le lendemain, le synode s’achève par le vote des vœux, un culte dont l’offrande sera reversée à l’Action Chrétienne en Orient, et de chaleureux remerciements à François Toulis et à tous les Ariégeois qui nous ont offert ces trois jours de débat et de réflexion dans ce cadre sublime, aux pieds des Pyrénées.

C’était leur premier synode : deux visions différentes de l’événement

 Propos entendus ici... Je trouve que l’on perd du temps à s’exprimer en faveur de choses qui de toute façon seront décidées à un plus haut niveau. Pourquoi toutes ces discussions, puisque de toute façon ce qui nous concerne directement soit n’est pas adopté soit sera décidé ailleurs, et qu’on nous laisse nous débrouiller seuls pour les problèmes concrets ? Et puis nous n’avons pas le temps de nous informer suffisamment pour prendre les bonnes décisions, en prenant en compte tous les éléments nécessaires. Je pense que la région devrait tout simplement nous dire ce qu’il faut faire, c’est sa responsabilité. Ce serait plus rassurant pour nous, nous nous sentirions guidés et accompagnés, dans une mission qui est exigeante et qui n’est pas facile.

et là... Je suis complètement emballée par ce week-end synodal. Cela correspond vraiment à ce que j’imaginais : beaucoup de discussions, de l’écoute, des prises de parole, des arguments. On est convaincu ou pas mais au moins, ça discute et la remise en question fait partie de notre foi protestante. C’est le sens de notre système presbytéro-synodal, et c’est rassurant de voir que cela fonctionne et peut influencer la dynamique de notre Église. C’est une forme de démocratie participative, qui s’exprime par le débat et le vote. C’est très vivant. J’apprécie beaucoup que l’on puisse faire remonter aussi facilement ses problèmes, même si pour certains vœux, je m’attendais à plus d’empathie et de solidarité envers ceux qui vivent des situations très différentes de certaines paroisses où tout va bien.

Témoignages de synodaux anonymes

Le Conseil régional

De gauche à droite : Rémi Droin (Haute-Garonne), Pierre-Alain Jacot (Dordogne), Pauline Jeanmougin (Haute- Garonne, secrétaire), René Blanc (Montalbanais), Véronique Techer-Joliez (Montalbanais), Corinne Rives (Tarn, trésorière), François Toulis (Ariège), Anne-Marie Feillens (présidente), Fidy Rakotozafy (Béarn), Isabelle Montet (Agenais), Ute Gazzini (Guyenne), Philippe Crouzet (Agenais), Sonja Lavaud (Béarn, absente de la photo)

© DR

Après la présentation du Conseil régional par Sophie Zentz-Amedro a eu lieu l’imposition des mains

© Maximilien Goudet

 

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