Une première !
Henri Seillan relate sa première participation à un synode national. Il a vécu celui qui s’est déroulé à Sète du 22 au 24 octobre dernier pour clôturer le cycle synodal « Écologie, quelle(s) conversion(s) ? »
L’expérience était inédite pour moi et ces trois jours ont été l’occasion de me rendre compte de l’extraordinaire capacité des « protestants » à discuter avec fraternité.
La fraternité dans l’Eglise existe !
Le synode national a vu l’adoption de trois textes particulièrement débattus. Un théologique, un éthique et un à destination des dirigeants, de l’Église nationale et des Églises locales qui alertent, qui poussent un cri pour dénoncer la crise écologique que nous vivons et appellent à une conversion face à la situation.
Chaque intervention est pesée. Une virgule mal placée ou un mot à la place d’un autre, chaque avis est considéré avec la même bienveillance. La capacité d’écoute des rapporteurs de textes, l’habileté et l’humour des modérateurs pour mener un débat à son terme et dans les temps, est tout à fait admirable. On y vit une démarche d’écoute mutuelle. Tout le monde participe, propose et questionne, là une modification de texte, ici un vœu, en plénière ou en groupe de travail.
Liberté de parole
La représentante de Eglise Verte, invitée et catholique précise-t-elle, est frappée par la grande liberté de parole. La conclusion n’est à l’évidence pas écrite à l’avance. En dehors de la volonté de participer des conseillers synodaux, rien de préétabli ne détermine le contenu des débats et c’est jusqu’aux derniers instants du synode que les amendements, ajouts ou suppressions sont notés.
L’Eglise est une démocratie participative mature, on y vote dans le calme.
Travail, temps libres et aumônerie !
Il y a le travail et puis il y a également les temps libres pour faire connaissance et partager les expériences. Il y a là les pasteurs de tous les régions de France, de grandes métropoles et de campagne, de France, d’outre-mer et de l’UEPAL, les représentants des œuvres et mouvements, des responsables d’Eglises locales, de nombreux invités... La qualité du centre du Lazaret avec sa vue splendide sur la Méditerranée et l’accueil de ses salariés ont contribué au bien-être de chacun.
Le synode a été aussi l’occasion de rencontrer un pasteur poète s’exprimant en vers et en conte. Je me souviendrai longtemps de ses méditations et de la profondeur de ses prières. Et ce culte du dimanche ! Presque plus de pasteurs que de laïcs, que certains se sont amusés à appeler « les pas pasteurs ».
Émotion
Travail, temps libres, aumônerie et émotion. Emotion à l’évocation de ces dizaines de serviteurs de l’Eglise pasteurs et laïcs qui nous ont quittés ces deux dernières années. Joie en découvrant les visages de tous ces nouveaux pasteurs jeunes ou moins jeunes, issus de formation initiale ou en reconversion professionnelle, luthéro-réformés ou venant de d’autres églises… la diversité est une richesse !
C’est fort de cette expérience que j’attends le prochain synode national au printemps prochain à Mazamet sur le thème « Missions de l’Église et Ministères ».