Ouverture

Créer du lien

28 septembre 2020

Rencontre avec un ministre d’une autre Église, engagé au niveau de la Fédération protestante de France (FPF) pour créer du lien

Pierre Lacoste est pasteur de l’Église évangélique libre de Pessac, près de Bordeaux. Président de la commission des relations avec l’islam à la FPF, il essaie de nouer des relations avec les représentants de l’islam. Son histoire « pastorale » commence par des études de théologie à la faculté évangélique de Vaux-sur-Seine. Puis il exerce des ministères pastoraux à Orthez (quatorze ans), Cannes (treize ans), et Beyrouth (six ans) avant d’arriver à Pessac il y a un an.

Les relations avec l’islam

Tout commence avec un master en relation islamo-chrétienne effectué au Liban. Son sujet de fin de master était « Qu’est-ce qu’on enseigne aux étudiants en théologie sur l’islam ? ». Son travail a consisté en une étude comparée de différentes facultés sur le sujet.

À la FPF, avec une commission de dix membres, il tente de développer les relations avec l’islam. L’islam est pluriel, avec plusieurs sensibilités théologiques : l’islam des lumières (lecture critique des textes…), l’islam traditionnel qui est majoritaire (la pratique est précise), et les salafistes (courant piétiste ou courant djihadiste). Au-delà de la diversité théologique et pratique, se pose le problème des relations parfois difficiles entre les différents pays musulmans. Une relation établie peut freiner l’établissement d’une autre relation…

La commission essaie d’établir des relations avec les personnalités de l’islam de toutes les tendances. La création de ces liens interpersonnels permet de réfléchir à « qui est l’autre », non pas pour comparer les théologies, mais pour apprendre à se connaitre et à vivre ensemble.

Au mois de novembre se déroulera à l’IPT de Paris un séminaire sur l’islam, avec des conférences (cf. site de l’IPT : https://iptheologie.fr/).

L’Église protestante libre de Pessac

Avec environ quatre-vingts à cent personnes aux cultes dominicaux, elle n’est pas à plaindre… Elle accueille beaucoup de jeunes des facultés installées à Talence ; ces étudiants sont souvent originaires d’Afrique ou d’ailleurs. Ils se retrouvent en fin de semaine pour discuter sur des thèmes d’actualité. Comme la crise sanitaire a plongé plusieurs d’entre eux dans la précarité (perte d’emploi et fermeture de la cantine universitaire), l’Église a développé une épicerie solidaire, où la nourriture était donnée gratuitement environ tous les quinze jours. L’entraide locale « Parole en actes » souhaite rendre ce service permanent, en demandant une petite cotisation aux étudiants et en demandant aux fidèles d’apporter des denrées. Cette action est un témoignage de l’Église, né pendant le confinement et qui continue.

Pendant le confinement, et chaque dimanche, les cultes sont retransmis en direct sur YouTube grâce à des étudiants qui réalisent le montage en direct. Cela permet aux membres fragiles de ne prendre aucun risque et à tous ceux qui ne peuvent pas venir de suivre le culte car la salle ne peut accueillir que cinquante personnes avec les directives de distanciation sociale.

Lire la Bible quotidiennement

Trop peu de personnes lisent la Bible quotidiennement. Or, la lecture de la Bible procure de la joie, elle représente un point d’altérité pour l’existence du lecteur. La Bible offre une altérité à sa propre parole, elle le fait de manière unique. Dans l’expérience d’altérité, Pierre Lacoste sent la présence de Dieu.

Il recommande de lire souvent la Bible, filant la métaphore de la série télé : « On peut devenir accro à la lecture de la Bible. »

Corinne Gendreau
Journal Ensemble

Commentaires